27 novembre 2013
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Encore une promenade souterraine dans une carrière de calcaire qui recèle de fort belles choses appelées à disparaitre.
Le matériau extrait est un calcaire blanc relativement tendre. Les strates exploitées font environ deux mètres d'épaisseur et la carrière est globalement horizontale couvrant une surface impressionnante. Les traçes de taille indiquent que les blocs découpés faisaient environ 2 mètres cube. La plupart d'entre eux ont servi aux travaux Haussmanniens.
Comme bien souvent, les galeries de cette exploitation furent réutilisées comme champignonnière.
La carrière a été exploitée en piliers tournés disposés de manière régulière et ressemble rapidement à un labyrinthe
Le matériau extrait est un calcaire blanc relativement tendre. Les strates exploitées font environ deux mètres d'épaisseur et la carrière est globalement horizontale couvrant une surface impressionnante. Les traçes de taille indiquent que les blocs découpés faisaient environ 2 mètres cube. La plupart d'entre eux ont servi aux travaux Haussmanniens.
Comme bien souvent, les galeries de cette exploitation furent réutilisées comme champignonnière.
La carrière a été exploitée en piliers tournés disposés de manière régulière et ressemble rapidement à un labyrinthe
Outre les piles non défruitées, le ciel est soutenu, dans certains secteurs, par les rebuts empilés derrière des murs de moellons provenant du débitage. Ce système de soutènement se nomme: par hagues et bourrage.
Dans cette partie de la carrière, devant des hagues, on voit des blocs abandonnés sur place et celui du milieu, curieusement, sert d'assise à un pilier à bras..
A cet endroit, le ciel a dû montrer quelques signes de faiblesse qui justifient ces chandelles. Je suppose que ce renfort date sûrement d'une époque postérieure à l'exploitation du calcaire car cet agencement gène la circulation dans la galerie et les étais sont encore dans un état relativement correct.
Nous avons ici un témoignage discret et fragile: un carrier a astucieusement employé le noir de fumée de sa lampe pour faire un tableau noir sur lequel figurent des chiffres dont nous ignorons la signification.
Dans certains secteurs, des contrôles de la pression que subissent les piliers ont été effectués. Dans une fente horizontale, est insérée une sorte de lamelle comportant un "coussinet" et un manomètre indique la pression que subit ce coussinet. Un rapide coup d'oeil nous confirme que l'on ne risque rien! Poursuivons la visite.
Comme je l'ai écrit, cette carrière est assez vaste et certaines parties pourraient sembler monotones à parcourir. Il faut ici rendre hommage à Erik Rotheim le bienfaiteur qui a breveté la bombe aérosol. Les artistes locaux peuvent ainsi décorer la blancheur des murs d'expressions artistiques d'un haut niveau. Comme l'inspiration ne leur manque pas, ils ont également brûlé quelques voitures pendant des manifestations de culture alternative ajoutant ainsi un dépôt noirâtre au sol de la carrière. Quand on pense que la chaleur dégagée risque en plus de faire écrouler le plafond des galeries, on ne peut être qu'admiratif quant à l'imagination créative de ces artistes... en herbes. Bon, au moins pendant ce temps là, ils ne traînent pas dans les musées.
Faisons abstraction de toutes ces dégradations et contemplons ces beaux renforts voûtés.
Faisons abstraction de toutes ces dégradations et contemplons ces beaux renforts voûtés.
Dans cette partie de la carrière, pas de profanations pariétales, les infiltrations d'eau ont nécessité l'emploi d'une pompe et décorent à leur manière les parois par l'apport de calcite.
Après avoir erré dans ce dédale, fatigués et crottés mais heureux, nous prenons un bon bain et rentrons au volant de notre machine à remonter le temps.