20 avril 2015 1 20 /04 /avril /2015 07:02

 
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17 août 2014 7 17 /08 /août /2014 06:48
Ce jour là, le soleil tape fort aussi, histoire de fuir la chaleur, c’est avec plaisir que nous entamons une exploration des vestiges souterrains d’une mine qui a fermé dans les années 1960.
Nous verrons plus loin que question fraicheur, nous n’avons pas été déçus.
Avant cela, proche de l’entrée, nous tombons sur un petit cul de sac consolidé par un soutènement.

 

Nous sommes en présence d’une cloche de carottage comme l'indique le tube qui dépasse dans le sol.

 

Au-dessus, le ciel est surcreusé afin de permettre le passage des carottiers et de la tarière.

 

Les échantillons seront analysés pour y détecter l'éventuelle présence de minerai.

 

Empruntant un autre chemin, la visite continue par une galerie décorée de concrétions laiteuse du plus bel effet.

 

Un peu plus bas, nous empruntons une zone un peu moins structurée. Nous sommes ici dans une ancienne chambre d’exploitation. Le boisage* incliné s’explique par le fait que le filon avait une moyenne de puissance* de 3-4 mètres et un pendage* de 30°.

 

Suivant le chemin qu’empruntait le minerai, nous continuons  à descendre pour rejoindre le travers-banc*, galerie de roulage qui collectait le minerai.
Il faut se rendre à l’évidence, la suite de la promenade sera humide.

 

Et un peu froide pour la saison !

 

Heureusement pour notre virilité, après un parcours quelque peu grelottant, le terrain s’assèche progressivement dévoilant de beaux enchaînements de galeries où les rails apparaissent.

 

Au détour d'un carrefour, nous tombons sur la recette* d’un bure* complètement noyé est équipée d’un système pour remonter et déverser le minerai au niveau du travers banc. Cela confirme la présence d’un niveau d’exploitation inférieur dorénavant inaccessible.

 

Un autre aspect du travers-banc avec un caniveau drainant l'eau vers la sortie.

 

La porte de la poudrière s'ouvre sur un réduit complèment vide.

 

Les vestiges métalliques de l'exploitation ne sont pas très nombreux. Ce cadre supportait vraisemblablement un ventilateur.

 

La visite d'une ancienne mine sans trouver de berline serait frustrante. En levant la tête, nous sommes récompensés par un wagonnet encore sur ses rails.

 

Provenant des chambres d'exploitations supérieures, des déversoirs en bois percent les parois du travers-banc.

 

Cette trémie* montre quelques signes de fatigue.


Nous aussi ! Après avoir parcouru ces galeries patogeantes et fort sympathiques, il faut se décider à remonter vers la surface pour mettre nos chaussettes à sécher.

Vous trouverez la définition des mots suivis d'une astérisque dans le glossaire

 

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17 juin 2014 2 17 /06 /juin /2014 05:28
 Voici quelques vues d'un tunnel perdu dans les bois et dont l'état est plus que dégradé au point de ressembler par endroit à une ancienne galerie de mine.
La chose n'est pas surprenante car la petite voie ferrée qui l'empruntait servait à acheminer du minerai extrait un peu plus loin.
Entre les éboulements, on peut voir quelques soutènements intéressants et disparates. La partie centrale du tunnel est plus étroite et nettement bien moins aménagée. La fermeture programmée de la mine a peut être été à l'origine de ces mesures d'économie. Depuis,la nature reprend le dessus et nous offre de belles concrétions.

Parcourir ce tunnel n'est pas sans danger aussi, profitez de l'ambiance en regardant les photos tranquillement devant votre ordinateur.
Bonne visite. 
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Tunnel minier
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29 mars 2014 6 29 /03 /mars /2014 14:54

T’étais où hier ? Aux Houillères !
Effectivement, nous nous rendons sur un ancien site minier dans l’Aveyron. La prospection a débuté aux alentours de 1850 et l’exploitation qui employait en moyenne une centaine de personnes s’est terminée en 1958.

Vous pouvez trouver la définition des mots écrits en italiques dans le glossaire sur la droite de votre écran.

Comme bien souvent dans ce département, le paysage est magnifique.

 

On ne peut pas en dire autant des maigres vestiges abandonnés dans les bois. Une grande bâtisse en briques tente de dissimuler parmi la futaie son état avancé de délabrement.

 

Cette construction s’élève sur 3 étages où les escaliers ont disparus. Un de ses flancs est adossé à une « tour » en béton haute d’une vingtaine de mètres dont l’usage est sans conteste de réceptionner la houille extraite. Une trémie en quelque sorte. Elle comprend 2 compartiments verticaux.

 

En passant par le haut de cette trémie, on peut accéder au 2e étage du bâtiment. attention, le chemin est étroit!

 

Il ne reste plus rien. Toute la ferraille a été récupérée. Des regards sont ménagés dans le sol dont il n’est pas évident de trouver l’usage. Passages de câbles, chaines à godets, ascenseurs ? Le mystère demeure. Des fins dépôts houillers jonchent le sol où croissent quelques résineux.

 

Au dessus de nos têtes, le 3e étage se résume à des poutres en béton. Etait ce un platelage métallique ? Son niveau est supérieure à celui  du sommet de la trémie qui correspond au 2e  niveau de  l'édifice.

 

Les étages sont desservis par des volées de marche en bois. Espérons que la concierge n'est plus dans l'escalier, en tout cas le ménage n'a pas été fait depuis longtemps.

 

Le rez de chaussée abritait de grosses machines dont il ne reste que les supports.

 

Derrière un pilier se cache un des rares éléments métalliques du site. Ouf, un article sur les mines sans berline ne ferait pas sérieux !

 

On abandonne à la végétation ce bâtiment pour rejoindre un autre édifice en aussi piteux état.

 

Il s’agit des sanitaires et vestiaires. Ils renferment un témoignage émouvant bien que discret: la salle des pendus. Ce ne sont pas les spectaculaires vestiaires des houillères du Nord mais tout de même, parmi la décrépitude des lieux, on peur voir encore 2 paniers suspendus au plafond à l’aide de petites poulies.

 

 

La coloration rouge des eaux d’infiltration où baignent ces vestiaires ne semble pas du tout naturelle. Ce serait bien l’eau de l’exhaure qui doit traverser des couches ferrifères.

 

Effectivement, en remontant jusqu’à la source, nous trouvons, quelques mètres au dessus, un effondrement qui semble donner dans une galerie complètement noyée. D’après les maigres archives trouvées, nous sommes à l’emplacement du cavage du travers-banc. Même après une forte période de sècheresse, il y a peu d’espoirs que l’on puisse y pénétrer un jour. De toute façon, les terrains aux alentours sont fortement impactés par les aléas. Ce ne doit pas être bien beau en dessous..

 

Un peu plus bas, une autre manifestation de l’activité : les résidus de laverie ou schlams. Il faut bien reconnaitre que cela fait désordre dans le paysage même si les amateurs de motos se régalent dans les buttes.

 

Sur ce site, la concession expire en 2018 et une société écossaise a l’intention de rouvrir le site avec une exploitation à ciel ouvert. Ce projet rencontre évidement une forte opposition de la population qui semble avoir gain de cause pour le moment.

 

Il est à noter qu'à proximité du site on trouve une ancienne carrière de pierres de taille en calcaire. Profitant de la proximité du charbon et des rebuts de taille plusieurs fours à chaux ont vu le jour. Pour l'instant, leur état de conservation ne semble pas être une priorité locale.

 

Petit rappel.
Le charbon se forme à partir de l’accumulation et la sédimentation des végétaux.
Au fil du temps, la pression et l’augmentation de chaleur font que les couches de chargent de plus en plus en carbone.
La tourbe (moins de 50 %)
Le lignite (50 à 60 %)
La houille (60 à 90 %)
l'anthracite (93 à 97 %).
Le coke quant à lui, est obtenu par distillation de la houille dans un four à l'abri de l'air . Il sert principalement en sidérurgie pour la production de fonte

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27 novembre 2013 3 27 /11 /novembre /2013 09:33
Qui dit mine souterraine dit forcément galeries. Suivant l’époque, le minerai exploité et leurs usages, elles présentent une configuration différente et bien que les années et les éboulements s'amoncellent, on peut rencontrer quelques vestiges laissés par les mineurs. Voici quelques exemples rencontrés par ci, par là ainsi que des  particularités glanées aux détours de dédales souterrains abandonnés et maintenant inaccessibles.

 

Entamons la visite par une inscription à la craie, datée de 1950, qui indique des boisages à changer.

 

La durée de vie d’un boisage excède rarement la vingtaine d’année ce qui est amplement suffisant pour l’exploitation. Ceux-ci, 60 ans plus tard, sont encore en place mais ce n’est plus le cas  quelques mètres plus loin.

 

A partir des années 1950 le bois a été remplacé par le boulonnage ce qui a permis de creuser des vides beaucoup plus importants. La sécurité s'est accrue et l’accès de gros engins d’exploitation a été rendu possible.
Nous voyons bien que le toit boulonné se tient bien ici malgré sa hauteur et la proximité d'une zone foudroyée.(Voir plus loin).

 

Le boulonnage consiste à lier les différentes strates du rocher encaissant de façon à former une « poutre résistante ». On utilise pour cela des tiges métalliques dont une extrémité est ancrée dans la roche par une cheville à expansion ou plus récemment par un collage à la résine. A l’autre extrémité est fixée une « rondelle » plaquée au rocher par un boulon.

 

Voici un exemplaire avec sa tête à expansion et la plaquette et son écrou de serrage à l'autre extrémité.

     

 

Si les galeries de roulage doivent faire l’objet d’un soin particulier concernant la pérennité, il n’en est pas de même pour les chambres où est abattu le minerai. Une fois celui-ci enlevé, le vide résiduel n’est d’aucune utilité, au contraire, il devient dangereux.
Pour limiter la portée du porte-à-faux, des piliers sont ménagés afin de soutenir le ciel. Cette méthode a l’inconvénient de laisser une partie du minerai en place.
A partir de 1930, la méthode du foudroyage a été expérimentée. Elle consiste à prévenir l’éboulement en provoquant celui-ci de manière contrôlée. En gros on extrait le minerai en traçant des galeries d’abattage qui se croisent de manière perpendiculaire. Les piliers ménagés sont ensuite refendus pour extraire au maximum le minerai.
Les dernières "quilles" sont abattues à l’explosif. Sous la pression, le ciel s’effondre et, grâce au foisonnement, rempli une grande partie du vide créé par l’exploitation. L'amas rocheux  sert ainsi de soutènement aux strates sus-jacentes et le terrain conserve une certaine élasticité qui limite les répercutions en surface.

 

Sur cette photo, on voit très bien l’éboulement provoqué volontairement.

 

Si le foisonnement compense une grande partie du vide laissé par l’exploitation, il peut y avoir des répercutions sur les strates au dessus. On voit ici qu’une bonne couche de marne a tapé l’incruste après le feu d’artifice.

 

Il ne faut pas confondre avec un fontis qui est un effondrement de formation naturelle. Sur le terrain, la distinction n'est pas toujours évidente et de toute façon, ce sont des zones qu'il vaut mieux contourner!
Les foudroyages n'étaient pas pour des raisons évidentes effectués sous les terrains à risque (habitations, voies de communications nappes phréatiques etc.). Les zones non foudroyées se nomment stot de protection.

 

Le maniement des explosifs demandait évidement un savoir faire et des précautions.

 

Les tirs étaient précédés d’une sirène mais, quelquefois, on se débrouillait avec les moyens du bord. 

 

Le temps passe et les galeries sont maintenant désertes mais pas toujours silencieuses. Les filets d’eau  font entendre par endroit un bruit de cataracte amplifié par la réverbération et contribuent à l'ambiance particulière de ce monde souterrain, Les bruits de succion des  bottes s'extirpant de la boue participent allégrement à cet univers sonore. Cette poésie est parfois mise à mal  par un juron quand un pas maladroit fait entrer sournoisement l'eau dans les bottes.

 

Pendant l'exploitation, les galeries étaient drainées par un système de caniveaux et de pompes (exhaure). Il n'empêche que certains secteurs restaient  humides.
Dans les galeries poisseuses, ces chaussures ont dû arpenter bien des kilomètres. Malgré l’âge et l’environnement humide, elles ont encore fière allure avec leurs semelles cloutées. Espérons qu’elles n’aient point botté les fesses d’un galibot maladroit !

 

Il est temps de refermer ce tome 3. Suivons les empreintes émouvantes des mineurs qui, une petite centaine d'années plus tard, nous guident vers le jour.

 

Je remercie Michel pour son petit film qui nous fait entendre le son de l'alarme
 
'

Ainsi que le site Mémoires d'Algrange pour les affiches. Ce site contient beaucoup de documents très intéressants
A bientôt pour d'autres curiosités et au boulot...!

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21 juillet 2013 7 21 /07 /juillet /2013 05:39
Après avoir parcouru des galeries souvent bien boueuses, il est toujours émouvant de retrouver des vestiges anciens telle cette barette oubliée il y a fort longtemps par son propriétaire. Ce chapeau de protection en cuir a été remplacé par le casque en résine epoxy, plus fonctionnel, à partir des années 50.

 

Nous sommes bien dans de vieux quartiers d'exploitation vraisemblablement d'avant guerre (la dernière). Ici on peut voir un front de taille. Afin d'assurer la protection du chantier, le ciel est soutenu par des boisages qui, ma foi, tiennent encore un peu leur rôle.

 

Le minerai abattu était évacué à l'aide de berlines. On peut distinguer encore les traces des traverses de la voie ferrée sur son ballast.

 

Les premières berlines étaient accouplées l'une derrière l'autre et, dans les textes, il est souvent narré que les chevaux connaissaient bien le nombre de wagons qu'ils étaient censé tirer. Ajouter une berline supplémentaire avait pour conséquence d'essuyer un refus de bouger de la part de l'animal.
Quand la traction fut mécanisée les trains de berlines se sont allongés et pour éviter les à-coups violents  les berlines sont reliées entre elles par une barre de traction qui passe entre les essieux.

 

Détail du système sur une vieille berline au châssis en bois.

 

Gros plan sur le ressort amortisseur.

 

Par endroit, des pans inclinés étaient aménagés pour desservir le niveau supérieur.

 

En haut de ce plan, le quartier exploité a été foudroyé pour prévenir des éboulements.

 

Autre curiosité que l'on peut rencontrer: les fontis. A la longue, le ciel du vide créé par l'exploitation peut céder et la marne située au dessus du minerai s'invite de manière fort envahissante. Ne lui disputons pas la place, nous ne gagnerons pas cette bataille de la marne.

 

Pour éviter que le ciel ne s'effondre, à partir des années 50, les différentes strates sont maintenues entre elles par boulonnage. On utilise pour cela des tiges métalliques de longueurs différentes suivant les conditions.Les boulons que l'on voit ici sont à expanssion.

 

Çà et là les infiltrations d'eau chargées de calcaire peuvent créer des concrétions magnifiques. Ici des champignons lignivores (coniphores ?) ont complètement boulotté des boisages et progressivement ont été recouverts de calcite.

 

Nous terminerons cet article souterrain avec ces quelques perles nées dans des minis gours.

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 06:19

 

Je ressors de mes cartons quelques photos de visites de galeries maintenant inaccessibles. Par monts et par vaux et surtout par...paings les entrées sont systématiquement obstruées par mesure de sécurité, condamnant ces vestiges à l'oubli définitif. Dommage, les parcours n'étaient jamais monotones, on y rencontrait des choses intéressantes comme cette curieuse formation de rouille sur un rail abandonné au fond d'une galerie.

 

 

Ce n'est pas un cas isolé car j'ai déjà croisé avec des amis ce genre de "palourde" dans une autre mine.
Merci à Seb pour la photo.

 

Je n'ai aucune explication concernant ce phénomène mais peut être qu'un lecteur nous éclairera sur sa formation.

 

Le phénomène suivant est plus fréquent. Ces "jambons" suspendus au plafond montrent les limites du boulonnage suivant le terrain et sa nature qui,  comme dirait Aristote, a horreur du vide. Ils ont rempli leur rôle pendant l'exploitation. Depuis, le terrain trouve un nouvel équilibre.

 

Grillages, étais en bois, boulonnages tout a été employé pour soutenir le ciel, les mineurs partageant une crainte ancestrale avec les Gaulois.

 

Autre curiosité, sur un front de taille, on peut voir une belle faille matérialisée par le décalage des veines de silice. Est elle normale ou inversée ? J'avoue l'ignorer, je n'étais pas là quand le glissement c'est produit.

Détail du rejet de faille:

 

Dans cette petite galerie, l'étais de droite conserve une certaine fierté alors que son acolyte a l'ego fort altéré.

 

Voilà donc quelques exemples de rencontres insolites qui malheureusement se font de plus en plus rares.
Liens:
Les soutènements.
Lorraine.
Technique minière

 

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 13:28
Tranches montantes remblayées

 

 

(Lecteurs assidus vous connaissez maintenant leurs significations mais au cas où, les mots en rouge peuvent être consultés dans le glossaire mine.)

Si un mineur avait dit « on va s’en payer une tranche », ça n'aurait pas été pour rigoler!*
*Note

Je vous ai parlé de la méthode d’exploitation souterraine par chambre et piliers rencontrée dans certaines mines. Cette méthode s’applique quand le minerai se présente sous forme de strates pratiquement horizontales.
Quand les gisements sont très pentus, ce type d’exploitation ne serait pas rentable car il faudrait procéder à une succession verticale de galeries horizontales. Pour limiter les stériles, on va donc procéder en suivant le filon et son pendage. Une des méthodes utilisées est l’exploitation par tranches montantes remblayées.

Voici ce que j’ai compris concernant cette méthode en visitant quand c’était encore possible plusieurs mines avec des compagnons éclairés. ( Il vaut mieux, dans le noir.) :
Une galerie est tracée pour atteindre le minerai.
On attaque la base du filon en laissant les déblais entassés et égalisés sur place. Ils servent alors d’ « estrade » afin de pouvoir abattre le minerai plus haut. L’opération est renouvelée par tranches successives jusqu’à épuisement du filon.
Les remblais sont maintenus en place par des boisages:

 

chambres 0616

 

Dans certains cas il est disposé un plancher au dessus du vide pour entasser le remblai dessus:

 

chambres2

 

Dans ces épaisseurs de remblais, on aménage un vide plus ou moins vertical tubé ou boisé, afin de descendre par gravité le minerai jusqu’à la galerie de roulage. Ce sont les fameuses trémies:

 

chambres3

chambres-0009.jpg

 

Parallèlement à ces trémies des vides verticaux sont aménagés afin que le personnel puisse accéder au front de taille:

 

chambres-0570.jpg

 

Les déblais par le comblement du vide assurent également le soutènement du parement de la chambre d’exploitation.
Quand le volume des déblais est suffisant, on dit que l’exploitation est auto remblayée.
Parfois un apport de l’extérieur est nécessaire. Les déchets provenant des laveries peuvent être employés à cet usage.
On comprend l’importance du métier de boiseur ! La sécurité de l’exploitation reposait grandement sur leur savoir.
Dans les exploitations modernes semi-automatisées, je suppose que le béton a remplacé le bois.

 

Résumé animé :

 

remblayées

 

Les chambres magasins

 

Dans certains cas, quand la puissance (épaisseur) de la veine est suffisante, on ne s’attaque qu’au filon. Il est abattu et laissé sur place afin de servir d’étage intermédiaire. Au fur et à mesure de l’élévation du chantier, une trémie est aménagée dans laquelle on évacue le surplus de minerai qui provient du foisonnement. (Augmentation du volume due à l’abattage).
Arrivé au sommet de la veine, on évacue la totalité du minerai par la trémie en vidant complètement la chambre. Cette méthode laisse un vide qui est renforcé par boisages ou par butons si l’espace est plus volumineux, car les épontes ont la fâcheuse tendance à se décoller du mur et du toit:

 

chambres1

 

Résumé animé:

 

magasin

 

La méthode par tranches montantes remblayées à l'avantage d'extraite la totalité du minerai contrairement à celle des piliers tournés.

 

Quand on parcoure les vestiges laissés par ce genre d’exploitation, il est parfois difficile de comprendre l’agencement des lieux, surtout quand on est néophyte. Cela n’enlève rien à la beauté de ces cavités anthropiques, bien au contraire la calcification et les éboulements modifient constamment la structure des vides créant une atmosphère unique dont voici quelques exemples:

 

clique.jpg

 

Certes, le calme qui règne en ces lieux est bien loin de l’ambiance bruyante et poussiéreuse qui devait régner au cours de l’exploitation, et les mineurs ne devaient pas être très sensibles au côté esthétique qui découlerait de leur activité on ne peut plus rude et risquée. Les mineurs étaient particulierement exposés à des maladies professionnelles irréversibles mais il fallait bien faire bouillir la marmite ! (silicose carné comme on dit au Mexique).
Raison de plus pour avoir un grand respect envers les vestiges rencontrés quand on a eu la chance de parcourir ces galeries qui, hélas, sont maintenant inaccessibles.

 

Dans le module diaporama, vous trouverez une belle démonstration sur un cas concret réalisée par François Marchand, qui a la patience de m’initier au monde en voie de disparition des cavités anthropiques.

A bientôt sur nos écrans !

 

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31 août 2012 5 31 /08 /août /2012 07:30

 

Pendant quelques jours, sous un soleil de plomb nous sommes partis sur les traces du fer sur ces paysages quelque peu chamboulés par les anciennes activités minières. Je vais essayer de vous faire profiter de nos observations et des choses apprises.

(La définition des mots en rouge se trouve dans le glossaire Mines)

Le minerai de fer Lorrain appelé minette est très riche en phosphate et relativement pauvre en fer. Dans le passé, seul le "fer fort" était exploité. Contenu dans des poches géologiques le rendement de son exploitation était faible. A partir du milieu du 19 ème siècle la mise au point du convertisseur Thomas a permis de rendre l'exploitation du minerai phosphaté rentable. C'est une aubaine pour le bassin Lorrain dont la sidérurgie devient une des plus importante du monde.
Pendant plus d'un siècle, les mines de Lorraine sont exploitées avec la méthode dite du « traçage ». Les galeries sont creusées perpendiculairement à la galerie principale, puis on recoupe également perpendiculairement ces galeries par des recoupes secondaires, le minerai est extrait en laissant des piliers qui servent de soutènements.

 

Tracage.jpg

 

Ensuite les piliers sont abattus (foudroyage) afin de ne pas laisser de vide.

 

Lorraine--2-.jpg

 

Le comblement des vides par éboulement volontaire évite le danger d’un effet domino.
L'affaissement d'un pilier pourrait provoquer un vaste effondrement en cascade. Mieux vaut prévenir que..subir!!!

 

La gestion de l’eau pendant la mine :

 

Le bouleversement de la masse encaissante et le phénomène de drainage que provoquent les galeries entraînent une profonde modification de la nappe aquifère tout au long de l’exploitation. Cette eau doit être évacuée de la mine soit par des galeries d’écoulement gravitaires qui rejoignent l’air libre soit par pompage. Pour cela une galerie peut être fermée par un muret, le tout formant un réservoir appelé albraque.

 

Lorraine--3-.jpg

 

Toute cette gestion de l’eau se nomme exhaure.

Cette eau est utilisée pour l’alimentation en eau potable et comme ressource pour les laveries et industries avoisinantes.
Après l’exploitation, l’eau n’est plus pompée, les galeries se remplissent d’eau: c’est l’ennoyage. Un nouvel équilibre hydrodynamique se forme. Il reste sous surveillance car les foudroyages ont modifié les couches marneuses en perturbant leur imperméabilité et les couches karstiques sont fissurées. De plus, les mouvements de l’eau peuvent saper les piliers restants. Il existe donc des risques d’affaissements ou de vidage brusque d’une poche aquifère avec de conséquences perturbantes en surface.

 

Avant l'exploitation

 

exhaure1

 

Après l'exploitation

 

exhaure2

 

Dans les années 50 grace à la puissance du matériel americain (jumbo etc.) la productivité augmente considérablement passant de 12,3 tonnes/hommes/poste à 50 tonnes/homme/poste.
Mais :
Extrait wikipédia:
Après une durée d'exploitation d’environ un siècle et demi, la masse de minerai arrachée au sous-sol lorrain serait de trois milliards de tonnes. Cependant, la trop faible teneur en fer de ce minerai, sa teneur en phosphore et en arsenic encouragea les sidérurgistes à le remplacer peu à peu par des minerais d’outre-mer plus riches (teneurs moyennes de l'ordre de 60 %). Les mines de fer de Lorraine ont peu à peu cessé d’être exploitées. La dernière à avoir fermé, en 1997, est celle des Terres Rouges à Audun-le-Tiche (Moselle).

 

Quittons la théorie de ce monde souterrain et recherchons en surface les traces laissées par l’activité minière. Elles sont nombreuses et parfois surprenantes. On peut rencontrer une clôture bien solide formée de fleurets, rails et traverses.

 

Lorraine--4-.jpg

 

Dans les villages des berlines sont reconverties en éléments décoratifs qui perpétuent le souvenir.

 

Lorraine--5-.jpg

 

Ailleurs cette jolie falaise rouge est en fait le front de taille d’une exploitation à ciel ouvert.
Les différentes strates sont baptisées d'après leur couleur. Ici nous sommes face à la Couche Rouge. Ce type d’excavation au volume impressionnant peut recouper des galeries souterraines plus anciennes.

 

Lorraine--6-.jpg

 

Un peu plus loin nous trouvons un autre témoignage du passé sous la forme d' un signe cabalistique gravé sur le sommet de cette borne. En fait il matérialise les limites de 3 concessions minières. Ce vestige rare résistera t'il à l'appétit des pelleteuses? On peut en douter en constatant leur boulimie.

 

Lorraine--7-.jpg

 

Dans un fond de vallée un petit ru (qui serpente etc.) attire notre attention et nous constatons que sa sortie de terre est aménagée.
Il s’agit vraisemblablement de la sortie d’une exhaure dont nous soupçonnions l'existence dans ce secteur. ( quand je dis nous, c'est surtout François)

 

Lorraine--8-.jpg

 

Cette source solidement grillagée est également une exhaure.
Quy a-t-il derrière? Mystère , mais en tout cas cette bouche de minette souffle une haleine glaciale.

Lorraine--9-.jpg

 

Si la mine a laissé des traces, les vestiges industriels se font plus rares, les hauts fourneaux ont été démantelés et on imagine facilement le drame humain qu’a provoqué l’arrêt de toute cette filière. Cela donne l’impression que l’on veut effacer tous souvenirs de cette période florissante, à moins qu'il ne s’agisse plus prosaïquement de l'appétit des promoteurs immobiliers.
Heureusement, tout proche d’un carreau de mine, on peut admirer un accumulateur de minerai classé monument historique.
En fonction de la couche dans laquelle il est extrait le minerai possède des qualités différentes. Amené par les berlines il était trié et stocké à l’intérieur des silos de l’accumulateur en fonction de ses différentes destinations

 

Lorraine--10-.jpg

 

La région était pourvue en fonderie, aciérie etc. et il est amusant de constater que le fer qui sortait de la mine sous forme de minerai y retournait une fois transformé en rails , IPN, etc. Les rails de second choix étaient employés comme soutènements. Les résidus des fonderies servaient de ballast, le laitier servait quant à lui à la fabrication de briques que l’on retrouve dans les galeries de roulage.
Au vu de la densité des soutènements dans certaines galeries, on peut se poser la question s’il n’est pas rentré plus de fer qu'il n’en est sorti !

 

Lorraine--11-.jpg

 

Nous avons terminé notre périple devant l’entrée du Musée d’Hussigny où la rouille nostalgique a encore fière allure.

 

Lorraine--12-.jpg Lorraine

 

Des visites de la mine avec démonstrations sont organisées par une association sur rendez vous.
ASSOCIATION D'HISTOIRE INDUSTRIELLE

 

 

 

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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 09:11

 

Il suffit d'une consultation attentive de la carte d’État major de la Lozère pour se rendre compte que les exploitations minières étaient nombreuses dans la région. Certaines familiales, d'autres beaucoup plus industrielles. Les agriculteurs complétaient leurs revenus difficilement acquis en surface en arrachant au sous sol différents minerais. La demande industrielle a provoqué à partir de 1870 une ruée vers le zinc. Peu d'exploitations de l'Eldorado Cévenole ont survécu au premier conflit mondial.
Ma première visite se déroule sur un site d'exploitation de zinc et blende (plomb) qui a fermé en 1965. L'accueil pour la visite de ce patrimoine industriel est comme toujours aussi sympa :

1.jpg

 

La marche d'approche se déroule comme souvent dans un cadre forestier de grande beauté et il faut bien admettre que les ruines de ce site font ici vraiment tache dans le paysage. Le démantèlement des infrastructures ne laisse en place que des murs de béton éventrés que la végétation a bien du mal à digérer. Malgré tout en dehors de l’intérêt industriel, la rouille donne aux vestiges une patine qui n'est pas dénudée d’intérêt. En se forçant un peu on pourrait évoquer Tinguely et ses machines !

 

2.jpg 3.jpg
   

 

Le plus spectaculaire concerne les 24 cellules Krupp qui servaient à la flottation de la blende et du zinc .

       

4.jpg 9.jpg
 6.jpg  7.jpg

 

Comme il ne reste pas grand chose,Mr Bull et Mme Dozer ayant vraisemblablement "sécurisé" les lieux ,j'ai un peu de mal à comprendre la logique de l'installation.
Une consultation sur internet à mon retour m'éclairera un peu.

 

Une fois le minerai brut extrait, il faut séparer le minerai de la gangue qui l'accompagne. Si j'ai bien compris, la méthode en gros consiste à broyer le tout et le mélanger à de l'eau contenant des additifs . Le tout est brassé de façon a ce que les particules de minerai se « collent » aux bulles d'air et remontent ainsi en surface. Les matières non exploitables sont ainsi triées et évacuées.

dessin.jpg

 

Les réactifs employés pour l’extraction du minerai pur étaient les suivants :

 

Flottation du Plomb

Flottation du Zinc

Amylxanthate

Huile de pin

Ethylxanthate

 

Sulfate de Zinc

Sulfate de Cuivre

Phiophosphocréaylique n°25

Chaux

Amylxanthate

Huile de pin

Cyanure


 

Que des produits bien sympatiques ! Je suppose que dans les ruisseaux voisins quelques poissons ont dû danser la danse du ventre en l'air, les stériles étant stockés au dessus de ceux ci

 

pano1.jpg

 

C'est hélas le prix à payer si on veut entre autre boire un p'tit coup accoudé sur le zinc :)

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